C'est quoi la mode éthique ?
La mode éco-responsable peut parfois paraître un peu complexe. Beaucoup de termes, de matières et de sujets un peu techniques qui peuvent être un frein lorsque l'on commence à s'intéresser à ce sujet. Mais rassurez-vous, tout le monde passe par là. Vous êtes sur la bonne voie alors on a décidé de créer un petit dictionnaire de la mode éthique. Un lexique qu'on aurait aimé avoir avec nous lorsqu'on a fait le choix d'aller nous-même vers une consommation plus responsable.
Bien entendu, la liste est non exhaustive est sera sûrement complétée au fil du temps, mais ça donne déjà un bon tour d'horizon des termes souvent utilisés dans la mode éthique. Certains termes sont simples (mais c'est un dictionnaire alors on a voulu être complet) et d'autres méritent qu'on s'attarde davantage dessus.
Audits sociaux et labels
Audits sociaux, labels écologiques, labels sociaux, labels du commerce équitable, on voit de plus en plus ces termes présents surtout chez les grandes enseignes de prêt-à-porter. Vous aussi ça vous interroge ?
Les audits sont des inspections menées par des sociétés sur certains aspects (droit social, écologie, émission de CO2, etc.). Ces inspections ont pour but de vérifier que certaines normes sont respectées, pour ensuite valider ou non certains labels. Dans le domaine social, ils ont plusieurs appellations :
- FairTrade,
- Fair Wear,
- BioRe,
- GOTS
Pour résumer, l'objectif de l'audit est de contrôler, et celui du label est des valider ce contrôle. Dans un but commun : instaurer des normes allant au-delà des minimas (sociaux ou écologiques) dans des pays où la production et la fabrication de textiles sont les plus présentes. Vous avez déjà deviné, les pays principalement visés se situent en Asie de l'Est et en Asie du Sud.
Problème majeur selon nous : les sociétés d'audit et de label sont des sociétés commerciales. Leur but est donc de générer du profit. On peut alors s'interroger sur leur indépendance et l'objectivité de leurs contrôles. Surtout quand on sait que l'industrie des audits représente des milliards d'euros par an.
D'ailleurs, dans les deux drames mortels qui ont eu lieu en Asie, au Rana Plaza (Bangladesh) et Ali Entreprise (Pakistan), des audits avaient eu lieu avec succès juste avant. Dans le cas d'Ali Entreprise, c'est une absence d'équipement de sécurité qui a entraîné un incendie avec pour conséquence 300 morts et plus de 50 blessés en 2012. Et quelques semaines avant, un audit avait été réalisé et aboutit à une certification sur les conditions de travail (SA 8000). Dramatique et de quoi s'interroger sur l'intérêt de ces audits et labels.
Selon nous, il y a clairement une utilisation abusive des audits et labels, dans le but de tromper le consommateur et améliorer l'image de certaines enseignes produisant dans de mauvaises conditions sociales et écologiques. Une pratique en bonne place du greenwashing que nous évoquerons plus tard dans cet article.
On ne va pas vous faire un comparatif des labels sérieux / pas sérieux, ça serait inutilement compliqué. Pour nous, le consommateur doit voir directement si une entreprise est éthique ou non, sans avoir à regarder les petites lignes en bas de page.
Chez Ankore, on vous propose quelque chose de simple, clair et limpide. Toutes les opérations sont réalisées en France, en Espagne et au Portugal. On ne va pas vous parler de label obscurs ni d'audits effectués par telle ou telle société opaque immatriculée à l'autre bout du Monde. Ça n'a aucune valeur à nos yeux et vous méritez mieux.
Et surtout, nous n'en avons pas besoin. Pourquoi ? Parce que le droit européen est le plus contraignant et le plus protecteur au Monde, que ce soit en terme de conditions de travail, de normes écologiques ou de sécurité. On ne va pas vous faire un cours de droit communautaire, mais si on peut être fiers d'une chose en Europe, c'est de notre Convention Européenne des Droits de l'Homme (CEDH). Elle assure à chaque citoyen, chaque travailleur, des droits et une protection sans équivalent dans le monde. Bien au-dessus des minimas fixés par l'OIT ou n'importe quel label.
Avant de créer Ankore, nous étions respectivement juriste en droit social et chargée de ressources humaines. Le bien-être au travail a toujours été dans nos missions. Donc vous assurer que vos vêtements ont été réalisés dans les meilleures conditions de travail possibles est une chose fondamentale pour nous. Et nous le voyons de nos propres yeux, car nos partenaires ne sont pas à l'autre bout du Monde, ils sont en France, en Espagne et au Portugal et nous allons leur rendre visite plusieurs fois par an. C'est pour nous le meilleur des labels et une garantie de transparence pour vous.
Biologique
Une matière est dite biologique quand elle est issue de l'agriculture biologique. Pourquoi c'est important ? Parce que cela permet d'assurer qu'aucun produit chimique toxique, tel que des pesticides, insecticides, engrais chimiques ou OGM n'ont été utilisés pour cultiver la plante dont est issue la matière textile.
À la place, les producteurs auront utilisé des engrais et autres substances naturelles pour leurs sols afin de préserver les écosystèmes et les hommes qui travaillent sur la chaîne de production. Car on a tendance à l'oublier, mais la personne qui répand des substances toxiques en est la première victime. On a tous en tête les cancers et autres maladies causées par Monsanto et son Round-Up.
Chez Ankore nous sommes persuadés que l'agriculture, les hommes et femmes qui cultivent les terres et nous fournissent les matières premières avec lesquelles nous mangeons, nous nous habillons, sont formidables et font un métier magnifique. La manière de traiter les terres et de cultiver les champs est dictée par la société de consommation. Plus nous aurons une consommation responsable, plus l'agriculture sera vertueuse. C'est vrai pour le textile, l'alimentation et l'ensemble des domaines impliquant le végétal. On vote avec son portefeuille.
Préservation de l'eau : l'exemple du coton biologique
Outre la préservation des sols, la culture biologique permet d'économiser la ressource la plus importante au monde, l'eau. C'est particulièrement vrai avec le coton biologique. Pourquoi le coton bio nécessite moins d'eau ? Parce que les sols biologiques retiennent mieux l'eau et l'humidité car ils contiennent plus de matière organique. Car les pesticides chimiques tuent les mauvaises herbes mais dégradent également la diversité des écosystèmes. Le plant de coton biologique nécessite donc moins d'irrigation extérieure pour subvenir à ses besoins en eau. De plus, les substances chimiques utilisées dans la culture du coton conventionnel requièrent de l'eau supplémentaire pour être diluées, ce qui n'est pas le cas pour le coton biologique. Que du positif pour le coton bio.
C'est la raison pour laquelle nous avons fait le choix du coton biologique comme matière à associer à notre fil recyclé à partir de plastique marin repêché en Méditerranée et dans l'océan Atlantique. Au final, ça donne un vêtement recyclé et biologique qui associe les propriétés des deux matières, à savoir solidité, douceur et respirabilité.
Mais outre le coton biologique, il y a plein d'autres matières issues de la culture bio que nous avons hâte d'utiliser.
Chanvre biologique
Tout comme le coton bio, le chanvre biologique est cultivé sans OGM, pesticides, insecticides ou engrais chimiques. La France est le premier producteur mondial de chanvre (bio et non-bio).
Plante très robuste, le chanvre se prête particulièrement bien à la culture biologique. La matière finale est très solide, biodégradable, hypoallergénique et durable. Le seul problème réside dans le fait que le chanvre est un tissu assez rugueux. Cette rugosité est due à la présence de lignine, un polymère qui lui confère également sa solidité.
Heureusement, les avancées dans le milieu du textile permettent aujourd'hui de proposer du chanvre biologique beaucoup plus doux. Personnellement, on a hâte de réaliser un vêtement Ankore avec cette formidable matière (en mono-matière ou allié avec un autre tissu biologique ou recyclé).
Lin biologique
Le lin biologique bénéficie des mêmes propriétés que le chanvre biologique. Il est souvent utilisé pour des vêtements d'été pour sa légèreté et ses propriétés thermorégulatrices.
Il ne représente que 1% de la production totale de lin dans le monde, donc c'est une filière encore assez confidentielle qui mérite de se développer. On se voit bien vous proposer des tenues légères en lin biologique pour l’été dans les prochaines années. Et vous ?
Laine biologique
Ici c'est un peu différent car on parle de matière animale et non végétale bien sûr. La laine biologique garantit certes des pâturages biologiques, mais elle est surtout un gage en termes de bien-être animal. On le sait, ce sujet essentiel est pourtant loin d'être une priorité pour les industriels, comme le montre souvent l'association de protection animale L214.
Chez Ankore, on est partagé sur la laine biologique. Certes, le bien-être animal est respecté en principe, mais la laine bio reste issue de l'exploitation animale. À l'avenir, on utilisera sans doute de la laine recyclée à la place. Nous parlerons d'ailleurs en détail de la laine recyclée plus loin dans cet article.
Black friday
Gros sujet car il implique de décrypter tout le processus qui mène à cette période de promotions. Parce qu'un STOP BLACK FRIDAY ne suffit pas s'il n'est pas argumenté et étayé par des faits. C'est pour cela qu'on en a fait un article entier, où l'on explique pourquoi le Black Friday est incompatible avec nos valeurs et avec notre fonctionnement, et surtout ce qu'on vous propose à la place. On est sûr que vous allez vous y retrouver !
Circuit court
Le circuit court est un système de distribution qui implique un minimum d'intermédiaires entre le producteur et le consommateur. On évoque souvent ce terme dans les produits agricoles, mais cela se développe aussi dans d'autres domaines, dont le prêt-à-porter. Quand la moyenne tourne autour de plusieurs dizaines d'intermédiaires (entre les producteurs et les distributeurs), le circuit court du prêt-à-porter se situe en dessous de 10.
Avec la production du coton biologique, la repêche du plastique marin et son recyclage (réalisé par un seul et même partenaire), la filature, le tissage et la confection, nous pouvons vous assurer un total de 5 partenaires pour cette première collection.
Au-delà des intermédiaires, le circuit court dans le prêt-à-porter implique une proximité géographique entre la production et la distribution. À ce titre circuit court rime avec une empreinte carbone limitée, que nous évoquerons plus loin.
Circulaire
L'économie circulaire est un modèle économique qui consiste à produire des biens et des services de manière durable en limitant la consommation, le gaspillage des ressources et la production des déchets. C’est l’inverse du tout jetable.
Les notions d'économie verte, d’économie de l'usage, d'économie de la fonctionnalité et d'écologie industrielle font partie de l'économie circulaire.
C’est le principe de la boucle, en évitant au maximum la production de déchets. Si l’utilisation de matières recyclées et upcyclées y contribue, la gestion de la fin de cycle d’un produit est également très importante.
Commerce équitable
Le commerce équitable est une alternative au commerce mondial dominant. En s’appuyant sur des chaînes commerciales plus courtes et transparentes, il permet aux producteurs de vivre décemment de leur travail et d’être acteurs de leur modèle de développement.
Souvent, ce terme est utilisé par des marques produisant dans des pays pauvres avec des législations peu protectrices des salariés. En mettant en place une démarche de commerce équitable, ils améliorent un peu les conditions de travail. Mais sans contrôle fréquent et rigoureux, impossible d’être sûr que c’est respecté. Toujours le même problème que pour les audits et labels.
Chez Ankore, l’ensemble de la chaîne de valeur est situé en France, en Espagne et au Portugal. Avec le droit de l’Union Européenne, le plus protecteur au monde pour les salariés, le commerce est équitable par définition.
Développement durable
Le développement durable consiste à voir la croissance dans une perspective de long terme et en intégrant les contraintes écologiques et sociales à l'économie. Exit la croissance à tout prix, mieux vaut une croissance moins soutenue mais davantage respectueuse de l’environnement et des personnes. La tortue contre le lièvre en somme.
Chez Ankore, on aime aller vite, être performant et on veut évidemment se développer, mais pas à n’importe quel prix. On est donc à 100% team développement durable.
Écologique
Certaines matières, de par leur méthode de fabrication, ne peuvent pas être biologiques. Elles ne sont pas non plus recyclées. Et pourtant, elles peuvent rentrer à plusieurs titres dans la catégorie des matières écologiques.
Modal et Tencell (Lyocell)
Le Modal et le Tencel sont considérés comme les équivalents de la viscose en version écologique. Ils ont donc la même texture que la soie. La matière première utilisée est de la cellulose de bois, à laquelle on applique un solvant. C'est le solvant qui change entre Modal et Tencel (le reste des opérations est exactement le même). Si les deux processus sont écologiques, c'est le Tencel qui est le plus éco-responsable car le solvant utilisé est naturel et non toxique (pour le Modal, le solvant est chimique mais recyclé à 95%).
Écoresponsable
Sujet très vaste et utilisé un peu à tort et à travers. Chez Ankore, une marque éco-responsable produit des vêtements de manière responsable. Responsable pour la planète, pour les êtres humains et l'ensemble des animaux. En tant que consommateur, ce sont nos valeurs qui nous guident pour estimer si telle ou telle marque est éco-responsable à nos yeux. Chacun doit se faire son idée, en fonction de ses valeurs. On espère juste que nous le sommes à vos yeux. En tout cas on fait tout ce qu'on peut pour mériter ce qualitatif trop souvent dévoyé de son sens originel.
Empreinte carbone
Celui-là, il nous tient à cœur.
L’empreinte carbone mesure les émissions de gaz à effet de serre d’une activité humaine. C’est la quantité de CO2 émise pour une activité donnée.
Pourquoi ça nous tient à cœur de passer du temps sur cette définition ?
Parce que, en tant que consommateur, on voit beaucoup de projets, d’entreprises, utiliser des procédés écologiques. Problème : tout vient de l’autre bout de la planète. Et c’est totalement contradictoire, ça enlève tout l’intérêt de la démarche.
Comment penser qu’un vêtement puisse être bon pour la planète s’il parcourt 15 000 kilomètres pour arriver jusqu’au consommateur ? L’un des piliers de l’éco-responsabilité est la proximité de la fabrication, c’est juste du bon sens.
L’exemple du recyclage dans la mode est un très bon exemple. En effet, le circuit traditionnel du recyclage est de plus en plus critiqué.
Et pour cause : le plastique parcourt des milliers de kilomètres, jusqu'en Asie où il est recyclé. Puis, il repart vers l'Europe pour être réutilisé. A l'arrivée, le vêtement final aura fait le tour du monde, avec une empreinte environnementale désastreuse. La fameuse empreinte carbone. Avec elle, on ne peut pas mentir.
Chez Ankore, vous le savez, le plastique vient de la mer Méditerranée et de l'océan Atlantique. Mais ce qui est au moins aussi important, c’est qu’il est recyclé et transformé en fil en Espagne. Parce que nous ne voulions pas d’un vêtement recyclé avec une empreinte carbone digne de la fast-fashion. Conception en France, recyclage en Espagne, confection au Portugal, ça a davantage de sens non ?
Nous ne réalisons pas tout en France car le recyclage du plastique marin n’y est pas effectif. Mais on compte bien réaliser plus d’étapes en France dans un avenir proche, vous pouvez compter sur nous.
Fast fashion / slow fashion
Ici on oppose deux visions de la mode, deux manières de s'habiller.
La fast fashion propose une mode en constante évolution. La dernière couleur à la mode, le vêtement à avoir absolument dans sa garde-robe, ce qu'il faut à tout prix éviter. Anna Wintour, la rédac' chef de Vogue, en est la grande prêtresse avec droit de vie ou de mort sur telle ou telle collection. Et la fashion week en est le lieu de culte. On plaisante à peine tellement le concept est allé loin.
4 collections par an, voire plus, le vêtement devient jetable et dépassé dès que le défilé est fini. Forcément, ça implique pas mal de choses. Invendus, destruction des surplus, surproduction, le vêtement n'a plus vraiment de valeur.
À l'opposé, la slow fashion invite à ralentir et se base sur des principes radicalement différents. Le vêtement est conçu pour durer plusieurs années, avec des coupes et des couleurs le plus intemporelles possibles, pour rester pertinent au fil du temps. Selon nous, il doit être de la meilleure qualité possible, pour tenir sur la durée. Cela implique aussi une certaine forme de frugalité. Lorsque l'on achète un vêtement, c'est parce qu'on en a vraiment besoin, qu'on y a bien réfléchi et qu'on est sûr qu'on l'aimera encore l'année prochaine. La théorie de l'achat réfléchi contre celle de l'achat pulsion. David contre Goliath en somme, mais on est persuadé qu'il y a plein de David et de Davida qui veulent combattre Goliath avec nous.
Greenwashing
Celui-là, il est facile et en même temps retors, parce que même nous, on peut se faire avoir parfois. Pour ce terme, on dira que le diable réside dans les détails.
Le greenwashing comprend tous les stratagèmes employés pour faire passer une marque polluante en marque éthique. Aujourd’hui il y en a tellement que c’est affolant. L’un de plus beaux greenwashing vient de H&M et ses produits “conscious” (traduisez socialement et écologiquement soutenable) alors que 99,9% de sa collection est fabriquée au Bangladesh, Pakistan et Chine dans des conditions inhumaines, parfois par des enfants (qu’on enlève avant l’audit pour donner tout plein de labels, vous avez suivi ?).
Pour démasquer le greenwashing facilement, on a une astuce : quand vous ne parvenez pas à trouver le pays de confection sur le site de la marque, ou qu’il est situé en Asie du Sud ou Asie de l’Est, c’est mal parti. Franchement, en tant qu’Européen, nous pouvons tout réaliser, de la chaussure à la doudoune, dans l’Union Européenne. C’est notre avis personnel et il n’engage que nous, mais à partir du moment où une marque décide d’aller se fournir à 10 000 kilomètres, il y a forcément une raison financière et certainement pas éthique.
Neutralité carbone
La neutralité carbone vise à compenser ses émissions de gaz à effet de serre par des mécanismes d’absorption de CO2, les fameux puits de carbone. Il y a trois réservoirs naturels : les sols, l’océan et les forêts.
On aurait pu ranger ce terme directement dans le greenwashing. Pourquoi ? Parce qu’en 2017, les émissions mondiales annuelles de gaz à effet de serre ont atteint 37,1 gigatonnes. Mais selon la Commission Européenne, les réservoirs naturels (sol, océans, forêts) ne peuvent en éliminer qu’entre 9,5 et 11 gigatonnes de CO2 par an.
Donc l’équation est simple : la seule manière d’arriver à une neutralité carbone est de baisser nos émissions de CO2. Car la nature ne peut pas compenser l’énorme quantité produite chaque année par l’homme. Ce n’est pas en se contentant de planter des arbres qu’on va y arriver.
Recyclé / upcyclé
Ici il faut distinguer trois procédés.
Recyclage
Le recyclage permet de transformer un produit en fin de cycle en une nouvelle matière première. Celle-ci est alors utilisée pour fabriquer de nouveaux produits. Exemple : repêcher du plastique marin pour en faire du fil recyclé. Ça c’est notre mission chez Ankore.
Upcyclage
L’upcyclage (ou sur-cyclage) permet de transformer des matériaux destinés à être jetés en d’autres produits utiles. Exemple : utiliser sa vieille combinaison de surf en néoprène pour en faire une housse d’ordinateur. Plein de tutoriels sur internet permettent de réaliser de jolies choses en DIY (do it yourself). C’est fun et utile, on vous le conseille !
Sous-cyclage
Enfin, pour être complet, il existe également le sous-cyclage, qui consiste à transformer un produit en un autre de qualité ou d’utilité inférieure. Exemple : les pneus de voiture transformés en granulés pour les sols synthétiques des terrains de football.
Voilà, vous connaissez la différence entre ces trois termes proches. Chez Ankore, on considère que chaque procédé à son intérêt, ses avantages et ses inconvénients. On a déjà plein d’idées pour l’avenir (de recyclage et d’upcyclage principalement).
En attendant, on vous présente quelques matières recyclées et upcyclées qu’on apprécie particulièrement.
Cachemire recyclé
Le cachemire est une matière naturelle animale issue des chèvres cachemires. Une espèce de chèvre provenant originellement des hauts plateaux tibétains, sur les contreforts de l'Himalaya (et non de la région de Cachemire dont elle n'a hérité que le nom).
Elle est principalement présente aujourd'hui en Mongolie et en Chine, mais on en trouve également en Iran, en Sibérie, en Afghanistan, au Népal ou en Australie.
Issue de l’exploitation animale, on lui préférera sa version recyclée. La version recyclée du cachemire provient la plupart du temps d'anciens vêtements en cachemire re-transformés en tissus pour être réutilisés. Il garde toutes les qualités du cachemire (peut-être un peu moins solide du fait de fibres plus courtes).
Caoutchouc recyclé
On connaît tous les dégâts du caoutchouc dans sa version synthétique. Fabriqué à partir d'hydrocarbures, sa production est très polluante. Il équipe tous les pneus de voiture et c’est la plus grande source de microplastiques au monde. On parle du caoutchouc synthétique dans cet article.
Le caoutchouc naturel, s’il reste plus écologique que le synthétique, pose également problème. Issu de l’hévéa, un arbre d’Amazonie, il a les mêmes inconvénients que l’huile de palme. En monoculture, il occasionne beaucoup de déforestation pour être cultivé. On parle en détail du caoutchouc naturel dans cet autre article.
S’il est cultivé de manière responsable, il est beaucoup plus bénéfique pour l’environnement. Il piège du carbone et permet la restauration de certains écosystèmes d’après la WWF (fond mondial pour la nature). Mais la culture responsable du caoutchouc est très minoritaire pour le moment. On peut notamment citer la marque française Veja qui utilise du caoutchiuc naturel pour fabriquer ses baskets éthiques. On peut aussi citer Patagonia qui utilise du caoutchouc naturel pour ses combinaisons de surf. Leur caoutchouc naturel est planté en forêt renouvelable. On en parle car en tant que surfeur, on connaît les dégâts des combinaisons de surf en néoprène, une matière synthétique obtenue à partir d’hydrocarbures qui laisse des microparticules dans l’océan. Complètement contradictoire en tant qu’amoureux de l’océan. Patagonia est le pionnier en termes de combinaison de surf éco-responsable.
À notre sens, aujourd’hui, d’autres marques vont plus loin dans l’éco-conception mais c’est aussi grâce à une marque comme Patagonia qui a montré l’exemple. On peut citer la marque Sooruz, basée à La Rochelle, qui a sorti une combinaison composée de coquille d'huîtres. Nous n’avons pas encore essayé mais on a hâte, sur le papier c’est excellent.
Coton recyclé
Les marques éco-responsables remplacent le coton conventionnel par plusieurs matières : le coton biologique mais aussi le coton recyclé.
En général, le processus est le suivant : le coton est récupéré sur des vêtements en fin de cycle via les centres de tri dont nous vous parlons plus en détail dans cet article. Ensuite, le processus est assez simple. On déconstruit la fibre pour en concevoir une nouvelle. La matière est broyée puis transformée en fil, pour obtenir une nouvelle fibre en coton recyclé, qui peut à son tour être tissée et utilisée pour créer de nouveaux vêtements.
Un seul bémol sur cette matière : sa solidité. En effet, le coton recyclé a souvent des fibres plus courtes que le coton biologique originel, ce qui peut diminuer sa durabilité. C’est la raison pour laquelle cette matière n’est pas présente sur notre première collection de sweats et t-shirts (on voulait vous assurer une fibre la plus solide possible pour préserver la durabilité du vêtement). Nous allons bien étudier cette question, les évolutions techniques actuelles et voir avec notre atelier si nous utilisons ou non cette matière pour nos prochains produits. Affaire à suivre donc pour Ankore et le coton recyclé.
On parle en détail du coton recyclé dans cet article.
Laine recyclée
La laine recyclée a l’avantage de ne pas exploiter les animaux pour être produite. Le processus pour l’obtenir est similaire au coton recyclé. Les vêtements en laine en fin de cycle sont récupérés dans les relais pour être broyés et transformés en fil. Une très belle manière d'utiliser de la laine tout en proposant un meilleur impact sur l'environnement.
C'est avec de la laine mérinos 100% recyclée que sont fabriqués nos pulls ULTRA pour homme et pour femme.
On analyse en détail laine mérinos et laine mérinos recyclée dans cet autre article.
RSE
La responsabilité sociale des entreprises (ou responsabilité sociétale) désigne la prise en compte par les entreprises, sur base volontaire et parfois juridique, des enjeux environnementaux, sociaux, économiques et éthiques dans leurs activités. C'est une pratique d'entreprise de plus en plus répandue. Comme souvent, le greenwashing n'est jamais loin et on voit de plus en plus de multinationales communiquer sur la mise en place de politiques RSE pour verdir leur image. Total et Coca-Cola ont des démarches RSE, car toutes les entreprises cotées en bourses sont obligées d'introduire une politique RSE au sein de leur entreprise.
Notre avis chez Ankore : le développement de la RSE est une bonne chose de manière générale. Mais en tant que consommateur, on plébiscitera toujours des entreprises qui agissent de manière globale dans le développement durable, et pas juste dans les statuts juridiques pour faire joli.
Traçabilité / transparence
La traçabilité permet au consommateur de savoir où et comment a été réalisé un produit dans son intégralité.
La transparence est le fait de communiquer, de montrer au public comment sont fabriqués ses produits.
Traçabilité et transparence sont donc connectés. Pas de traçabilité sans transparence et vice-versa.
Vegan
Pour être vegan, un produit ne doit pas être d'origine animale, ni issu de l’exploitation des animaux ou testé sur eux. Les deux premières conditions sont simples. De facto, ça exclut le cuir et la fourrure. Mais aussi la laine car prélevée sur les moutons et la soie qui exploite les vers à soie. Mais concernant les tests sur les animaux, c'est plus difficile à savoir pour le consommateur. Beaucoup de cosmétiques réalisent des tests sur animaux par exemple. Pour cela, il y a le logo "PETA-Approved Vegan”.
On peut notamment parler des cuir vegan comme le cuir de maïs, le cuir de cactus, le cuir de raisin ou encore le cuir d'ananas. Avec ces cuirs à base de fruit, on peut fabriquer toutes sortes d'accessoires de maroquinerie comme des Porte-Cartes colorés et magnifiques.
Un problème de taille selon nous, l'association PETA peut délivrer ce label à une marque même si elle ne réalise qu'une partie de ses produits de manière Vegan. Vous pouvez donc avoir des produits avec le label "PETA-Approved Vegan" alors que la même marque développe également d'autres produits qui sont eux, testés sur animaux ou issus de l'exploitation d'animaux. Encore une fois, pas très fiable comme label. Pour nous, le meilleur moyen reste de se renseigner sur telle ou telle marque si vous soupçonnez qu'elle ne respecte pas vos valeurs.
Voilà, le lexique de la mode éthique s’achève. On espère que vous avez aimé, qu’on a été assez clairs et précis. Si vous avez une remarque ou un mot à inclure dans le lexique, n’hésitez pas à nous le dire on sera ravi de l’intégrer !
Je suis vraiment impressionné par la qualité de votre vulgarisation, ainsi que par l’explication hyper limpide de vos choix : félicitations !
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