L'Histoire du caoutchouc naturel

C'est quoi le caoutchouc naturel ?

Le caoutchouc est fabriqué à partir de la résine de l'hévéa : le latex. Cette résine qui ressemble à du lait est récoltée en réalisant une encoche dans l'écorce du tronc de l'Hévéa. On attribue la découverte du caoutchouc aux peuples amérindiens : les Aztèques et les Mayas. Grâce au caoutchouc naturel, on peut fabriquer des pneus ou des semelles de baskets notamment.

Bottes, pneus, semelle de baskets, le caoutchouc est utilisé pour fabriquer beaucoup de choses dans beaucoup de domaines. Mais est-ce toujours le même caoutchouc dont on parle ?

Chez Ankore, on trouve qu'il y a pas mal de flou concernant le caoutchouc, entretenu de manière plus ou moins volontaire par certains industriels. Parce que le caoutchouc est à l'origine un matériau naturel et que sa version synthétique n'a rien à voir mais alors vraiment rien à voir quant à son empreinte environnementale. Alors on a décidé de s'attaquer à ce sujet pour démêler le vrai du faux.

Dans cet article, on va analyser le caoutchouc naturel. Nous abordons le cas du caoutchouc synthétique dans cet autre article.

Histoire du caoutchouc

Le caoutchouc inventé par les amérindiens

On retrouve les premiers objets en caoutchouc chez les peuples amérindiens. À savoir les Aztèques et les Mayas. Pour rappel, les deux civilisations ont coexistées, les Aztèques au Mexique et les Mayas au Guatemala et au Chiapas. Les Incas quand à eux, vivaient entre l'Équateur et le Chili actuel.

Avec cette matière naturelle, les Mayas et Aztèques réalisent beaucoup d'objets de la vie courante qu'ils fabriquent par moulage avec de l'argile. Ce sont donc des objets qui peuvent être fabriqués à l'identique. Une technique impressionnante pour la période (entre le 8ème et le 14ème siècle). Balles en caoutchouc, toiles enduites pour imperméabiliser, torches, ils utilisent le caoutchouc pour beaucoup d'applications. Souvent pour ses qualités élastiques et imperméabilisantes.

Anecdote : la balle en caoutchouc, de par son caractère rebondissant, était comparée à la course du soleil par les Mayas et les Incas. Le caoutchouc est considéré comme sacré pour cette raison et il n'est pas rare de retrouver des peintures représentant des balles en caoutchouc.

Peinture aztèque représentant une offrande de balle en caoutchouc au dieu Xiuhtecuhtli.

L'arrivée des conquistadors

Les conquistadors sont les explorateurs qui ont exploré puis conquis le Nouveau Monde (l'Amérique) du XVème au XVIème siècle pour le royaume de Castille. Ces colonisateurs espagnols et portugais furent étonnés de voir les Aztèques jouer avec des balles qui rebondissaient faites à partir de latex et donc de caoutchouc. Ils utilisèrent ce matériau rapidement pour imperméabiliser leurs vêtements et s'adapter au climat très humide qu'ils rencontraient souvent.

Mais le caoutchouc ne fut pas immédiatement jugé à sa juste valeur. Il fut rapporté en Europe parmi les autres trésors prélevés (ou pillés c'est selon) mais fut jugé inutilisable. En effet, le caoutchouc pur possède plusieurs défauts : il est très collant quand il est exposé au soleil, il fond à haute température et devient très dur cassant à faible température.

Le caoutchouc redécouvert au XVIIIème siècle

Oublié ensuite, le caoutchouc fut en quelque sorte redécouvert par des naturalistes français, Charles Marie de La Condamine et François Fresneau de La Gataudière. Ils trouvent la présence de caoutchouc au Pérou, en Équateur et en Guyane. Ils décrivent scientifiquement cette matière pour la première fois. Elle est appelée caotchu par les peuples Quechua qu'ils rencontrent là-bas. En Quechua (une langue parlée en Amérique du Sud notamment au Pérou), Cao signifie "bois" et Tchu signifie "qui pleure". Le bois qui pleure, magnifique non ?

Les deux voyageurs francisent le nom, qui deviendra la caoutchouc. Et ils font de même pour l'hévéa.

Par la suite, un certain nombre de découvertes en laboratoire vont permettre de rendre le caoutchouc polyvalent et rendre son usage intéressant.

En 1770, un chimiste anglais trouve une application au caoutchouc pour effacer les taches d'encre. La première gomme est inventée. En 1783, des français construisent une étoffe de montgolfière imperméabilisée avec du caoutchouc. En 1820, un chimiste anglais améliore la plasticité du caoutchouc. En 1842 est inventée la vulcanisation, qui rend le caoutchouc plus résistant aux écarts de température.

Toutes ces découvertes scientifiques vont permettre d'utiliser le caoutchouc dans plein de domaines.

latex naturel récolté sur l'hévéa

Récolte du lait d'hévéa servant à fabriquer le caoutchouc naturel

Procédé de fabrication du caoutchouc naturel

Le caoutchouc, une matière naturelle issu du latex

Le caoutchouc naturel est fabriqué à partir d'un produit naturel : le latex. C'est la résine d'un arbre particulier : l'hévéa. On utilise aussi parfois le guayule, un arbre du Mexique. Ces arbres poussent dans des climats tropicaux, avec beaucoup d'humidité et de chaleur. Ne comptez pas faire pousser un hévéa dans votre jardin !

La récolte de la sève ou lait d'hévéa

Comme pour récolter du sirop d'érable, on réalise une encoche dans l'écorce du tronc de l'arbre. Il s'écoule alors un liquide blanc semblable à du lait : ce que l'on appelle du lait d'hévéa. Cela ressemble à des larmes, c'est la raison pour laquelle le caoutchouc signifie "bois qui pleure" en Quechua.

En général, on exploite l'hévéa entre ses 5 ans et ses 30 ans. À cette période, la production de sève est importante et de qualité. Une fois la période d'exploitation terminée, l'hévéa est coupé pour son bois.

La transformation du latex en caoutchouc

Une fois récoltée, la sève doit coaguler (comme du sang) pour se stabiliser et prendre une forme solide. On utilise de l'ammoniaque pour faire coaguler la sève et donner forme au caoutchouc. Ensuite la matière est pressée pour enlever l'eau qu'elle contient. À ce stage on obtient des petites balles de caoutchouc.

Ces balles de caoutchouc sont mélangées à d'autres composés tels que carbone, souffre et autres polymères en fonction des caractéristiques techniques attendues du produit final.

L'impact environnemental du caoutchouc

Déforestation et monoculture

Le problème c'est que la culture du caoutchouc entraîne de la déforestation au même titre que l'huile de palme. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la majeure partie de la culture du caoutchouc n'est pas localisée en Amérique du sud, là où le caoutchouc a été découvert. À l'échelle mondiale, cette région ne profite quasiment pas de cette activité.

Les principaux pays qui produisent le caoutchouc naturel sont des pays d'Asie du sud-est. 90% de la production mondiale de caoutchouc naturel provient de cette région du monde. À savoir la Thaïlande, l'Indonésie, le Viêt Nam, l'Inde, et la Chine. Des pays peu regardants sur l'environnement et le respect des écosystèmes en général.

Là-bas, de gigantesques exploitations ne cultivant que de l'hévéa (les fameuses monocultures) remplacent des forêts tropicales millénaires et détruisent par la même occasion une biodiversité variée et des espèces animales et végétales endémiques. Un drame écologique exacerbé par l'utilisation de pesticides et autres insecticides pour optimiser à tout prix le rendement de l'arbre à caoutchouc et produire le plus possible. En Asie, plusieurs études scientifiques ont montré une diminution de la biodiversité dans les forêts converties à la production du latex d'hévéa. Une majorité d'oiseaux, de coléoptères et de chauves-souris qui, privées de leur écosystème, ont disparu purement et simplement.

Chaque année, plus de 11 millions de tonnes de caoutchouc naturel sont produites sur une superficie totale estimée à 11 millions d'hectares d'hévéa.

Rien que sur les 10 dernières années, environ 2 millions d'hectares de forêts et de plantations furent convertis pour cultiver de l'hévéa. Et cette tendance devrait continuer. Le secteur des pneumatiques, qui représente à lui seul 70% de la demande mondiale de caoutchouc naturel, a une croissance annuelle de 3,5%. Selon plusieurs études, il faudrait entre 4 et 8 millions d'hectares supplémentaires à horizon 2024 pour répondre à la demande. Un quasi doublement de la superficie mondiale de caoutchouc naturel qui serait une catastrophe écologique dans l'état actuel des méthodes de culture.

Culture durable du caoutchouc : l'exemple de la marque de baskets écoresponsables Veja

Le caoutchouc existe à l'état sauvage, il n'y a pas de raisons que sa culture soit incompatible avec l'environnement. Plusieurs propositions ressortent des différentes études sur le sujet. Les nouvelles plantations devraient conserver et préserver au moins une partie de la flore existante, les hévéas ne devraient pas être cultivés en monoculture mais mélangés avec d'autres arbres.

Il est possible de cultiver du caoutchouc de manière responsable et durable. Il existe par exemple des exploitations labellisées FSC, un label qui assure que les forêts d'hévéa ont été cultivées dans le respect de l'environnement.

À ce titre, la marque de basket Veja fut un précurseur. Les semelles de leurs chaussures contiennent du caoutchouc naturel sur certains modèles. Le caoutchouc naturel de leurs baskets provient d'Amérique du sud, fait suffisamment rare pour être souligné.

La marque Veja achète le caoutchouc naturel pour fabriquer ses baskets éthiques en Amazonie, un endroit où l'hévéa pousse encore de manière naturelle et sauvage, sans déforestation ni pesticides. Là-bas, des communautés travaillent le caoutchouc naturel depuis des dizaines de générations. On les appelle des "seringueiros", des saigneurs d'arbres en portugais.

Ce partenariat entre Veja et les communautés locales d'Amazonie relève du commerce équitable. La marque de baskets achète le caoutchouc naturel au-dessus du prix du marché, garantissant des conditions de vie décentes aux travailleurs. Et leur méthode de prélèvement de la sève est éthique puisqu'elle respecte davantage l'arbre en lui permettant de se régénérer, sans surexploitation. À la clé, des baskets éthiques fabriquées dans le respect des hommes et de la nature.

La marque de baskets écoresponsables Veja prouve donc qu'il est possible d'utiliser un caoutchouc naturel respectueux de l'environnement. Mais c'est exemple est malheureusement un cas trop rare, la majorité du caoutchouc naturel étant exploité dans des conditions bien moins éthiques.

Notre avis sur le caoutchouc naturel chez Ankore

Le caoutchouc est une matière naturelle. À ce titre elle est une bien meilleure alternative au caoutchouc synthétique issu du pétrole.

Elle possède des caractéristiques uniques (élasticité, résistance, imperméabilité) qui en font une matière très intéressante dans le vêtement et les baskets éthiques.

Mais son exploitation intensive n'est pas sans reproche. À l'instar de l'huile de palme, l'hévéa est cultivé en monoculture, ce qui appauvri les sols et les écosystèmes environnants.

Pour répondre aux enjeux actuels et futurs, la culture de caoutchouc naturel devra s'adapter et devenir plus écoresponsable dans les méthodes d'exploitation.

note environnementale du caoutchouc naturel


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Opter pour la mode éthique, c'est soutenir une industrie qui valorise la transparence, l'équité et la durabilité. Contrairement à la mode rapide (fast fashion), la mode éthique réduit les déchets, favorise le bien-être des travailleurs, et utilise des matériaux plus respectueux de l'environnement.

Malheureusement, les valeurs ont un coût. Acheter des vêtements éthiques coûte en moyenne plus cher que des vêtements traditionnels. C'est le prix à payer pour des travailleurs mieux rémunérés, des conditions de travail plus respectueuses de l'être humain et des vêtements fabriqués dans des matières éco-responsables de qualité.

Pour identifier une marque de mode éthique, recherchez des certifications comme Fair Trade, GOTS (Global Organic Textile Standard), ou B Corp. Vous pouvez aussi consulter les informations fournies par la marque sur leurs pratiques de production, leur transparence sur les conditions de travail, et leur utilisation de matériaux écologiques.

En général, les vêtements éthiques peuvent coûter plus cher que ceux de la fast fashion en raison des coûts associés à des matériaux durables et à des pratiques de production justes. Toutefois, ces articles sont souvent de meilleure qualité et plus durables, ce qui peut représenter un investissement à long terme.

Les matériaux durables incluent le coton biologique, le lin, le chanvre, le Tencel (Lyocell), le bambou, et les tissus recyclés. Ces matériaux sont choisis pour leur faible impact environnemental, qu'il s'agisse de leur culture, de leur production, ou de leur capacité à être recyclés.

Bien que les prix puissent être un obstacle, la mode éthique devient de plus en plus accessible grâce à des initiatives comme la seconde main, les échanges de vêtements, et les marques proposant des options abordables. De plus, consommer moins mais mieux est une philosophie clé de la mode éthique, encourageant des achats réfléchis plutôt que l'accumulation de vêtements.

Pour commencer, privilégiez les achats d'occasion ou échangez vos vêtements avec des amis. Recherchez des marques qui partagent vos valeurs éthiques, et optez pour des vêtements de meilleure qualité qui dureront plus longtemps. Apprendre à réparer et entretenir vos vêtements peut aussi prolonger leur vie et réduire le besoin d'acheter constamment du neuf.

Oui, la mode éthique peut significativement réduire l'impact environnemental de l'industrie textile. En utilisant des matériaux durables, en réduisant les déchets et la pollution, et en promouvant une consommation plus responsable, la mode éthique contribue à un avenir plus durable pour la planète.

Pour vous assurer qu'un vêtement est réellement éthique, informez-vous sur les pratiques de la marque, recherchez des certifications reconnues, et privilégiez les entreprises transparentes dans leurs chaînes d'approvisionnement. Évitez les entreprises pratiquant le greenwashing, qui consiste à se présenter comme éthique ou écologique sans que ce soit vraiment le cas.

Les tendances actuelles en mode éthique incluent le minimalisme, l'upcycling (réutilisation créative), la personnalisation, et l'accent mis sur les vêtements fonctionnels et durables. On observe aussi une montée en popularité des vêtements unisexes, des fibres naturelles et des couleurs neutres, en écho à la philosophie de simplicité et de durabilité de la mode éthique.