Upcycling, la nouvelle mode ?
À côté du recyclage, on entend de plus en plus parler de l'upcycling ou upcyclage. Mais qu'est ce que signifie ce terme ? Quelles différences entre recyclage et upcycling ?
Dans cet article, on vous explique tout sur l'upcycling.
Définition de l'upcycling
Pour simplifier les choses, on va définir l'upcycling par rapport au recyclage dont il est proche.
Le recyclage recréé entièrement une nouvelle fibre à partir d'un vêtement initial. Dans le cas du coton recyclé par exemple, des vêtements usagés en coton sont récupérés (via les centres de tri comme les Relais ou Emmaüs par exemple), puis lavés et broyés. Les fibres issues des vêtements en coton broyés sont filés à nouveau pour donner naissance à du coton recyclé.
Dans le cas de l'upcycling, on réutilise la matière telle quelle, sans transformation. Ainsi, le tissu d'une veste va être découpé et réutiliser pour créer un nouveau vêtement, généralement plus petit (car il y a toujours un peu de pertes). On a souvent en tête les images de vêtements en patchwork, avec plein de petits bouts de tissus cousus bout à bout pour donner naissance à un tissu plus grand puis à un vêtement.
L'upcycling, un challenge créatif
Pour pratiquer l'upcycling, il faut être créatif. Le fait de n'utiliser que des matières et vêtements déjà existants est une contrainte. Mais ça peut aussi permettre de créer des vêtements auxquels on n'aurait pas forcément pensé.
D'ailleurs, travailler avec des matières recyclées entraîne à peu près les mêmes contraintes. Les matières recyclées sont beaucoup plus rares à trouver et souvent beaucoup plus chères que les matières traditionnelles.
C'est ce que l'on appelle souvent la prime au vice. Les marques de vêtement les moins éthiques ont beaucoup moins de contraintes. Elles choisissent les pays où la main d'œuvre coûte le moins cher, prennent des matières à bas prix et ne s'embêtent pas à appliquer les meilleures pratiques environnementales.
À côté, une marque écoresponsable se rajoute beaucoup de contraintes pour respecter ses valeurs. Travailler avec des pays qui respectent ses travailleurs, ça coûte plus cher. Trouver des matières éthiques, conçues dans des ateliers en France ou en Europe, ça coûte plus cher également.
À la fin, c'est au consommateur de choisir quel modèle il souhaite encourager. On le dit souvent, on vote avec son portefeuille et le milieu de la mode ne déroge pas à la règle.
Origines de l'upcycling
En réalité, l'upcycling a toujours existé. Découper un jean pour en faire un short, réutiliser d'anciens vêtements pour découper des empiècements et ensuite rapiécer les pantalons abimés des enfants, tout cela fait partie de l'upcycling. C'est juste qu'à l'époque nous n'avions pas forcément besoin de mettre un nom sur tout.
La grande différence aujourd'hui, c'est que des marques de vêtements font de l'upcycling. Avant, cela concernait plutôt les particuliers qui prolongeaient ainsi la vie de leur vêtements. Aujourd'hui, les marques écoresponsables s'y mettent également.
Et c'est logique quand on sait que chaque année, un français jette en moyenne 12 kilogrammes de vêtement. Ce qui représente 800 millions de tonnes de vêtement jetés chaque année en France, et 4 millions dans toute l'Europe (source ADEME). Des chiffres qui donnent le tournis et permettent de mesurer l'ampleur du phénomène. Nous avons largement de quoi fabriquer une quantité énorme de vêtements sans avoir à créer de nouveaux tissus. Réutiliser plutôt que produire à nouveau c'est le leitmotiv des marques de vêtements qui pratiquent l'upcyclage.
Pourquoi choisir des vêtements issus de l'upcycling ?
Malgré toutes les contraintes imposées, l'upcycling en vaut la peine.
Cela permet d'économiser des ressources naturelles et de préserver l'environnement. Pas de nouvelles matière créée, donc moins d'énergie et d'autres ressources consommées. À la place, on réutilise une matière qui existe déjà.
Les vêtements upcyclés utilisent des matières anciennes. Et souvent, ces matières étaient de très bonne qualité, conçues dans des grammages importants, garantissant des tissus épais qui résistent et sont extrêmement durables. On n'upcyclera jamais un t-shirt de la fast fashion à 4,99 euros (les centimes c'est pour faire plus vrai). Seuls les vêtements de qualité avec des matières nobles sont susceptibles d'être upcyclés. Les vêtements issus de l'upcycling seront donc de très bonne qualité eux aussi.
Notre vision de l'upcycling chez Ankore : la casquette
Chez Ankore, nous travaillons uniquement avec des matières recyclées et biologiques. Cet engagement nous permet de proposer des vêtements éthiques dont la fabrication ne pèse pas trop sur l'environnement.
Mais malgré tout, parfois, des fins de rouleaux et des chutes de tissu sont inutilisées. C'est l'une des problématiques dans la mode : que faire des chutes de tissu ?
Quand on fabrique un vêtement, une veste par exemple, de grandes machines (ou plusieurs personnes selon l'avancée technologique de l'entreprise) découpent les formes dans un gros rouleau de tissu. Et malgré la précision et l'optimisation dont font preuve les salariés et les machines, il reste des chutes de tissu à la fin. Et c'est normal puisque les formes découpées ne sont pas longilignes. Ce sont des formes irrégulières (manches, col, poches) qui ne s'emboîtent pas l'un dans l'autre. Malgré toute la meilleure volonté du monde, il reste des chutes de tissu.
C'est notamment une problématique que l'on a eu pour la fabrication de nos vestes 100%. Nous avons fabriqués plusieurs centaine de vestes d'un coup et à la fin, il nous restait un volume assez important de chutes de tissu. Alors on s'est posé la question : que faire de ces chutes de tissu ? Comment les utiliser pour ne pas avoir à les jeter ? C'est quand même dommage de chercher les matières les plus écoresponsables, tout ça pour en jeter 4 à 5% à la fin de la production. Surtout que dans ce cas précis, on parlait quand même d'un tissu d'une qualité exceptionnelle. Un beau tissage en sergé réalisé dans un grammage de 480g/m2. Et le tout conçu entièrement en France, à Castres pour être précis.
On a beaucoup cherché ce qu'on allait pouvoir fabriquer avec ces chutes de tissu. Quel allait être notre premier modèle issu de l'upcycling ?
Et puis après plusieurs prototypes, plusieurs essais, on a trouvé : nous allions fabriquer une casquette.
Les chutes issues de la fabrication de nos vestes étaient d'une taille raisonnable, mais nous ne pouvions pas non plus faire tout ce que nous voulions avec (à moins de pratiquer le fameux patchwork mais ça ne correspondait pas à notre esthétique épurée). C'est une des contraintes de l'upcycling : on ne peut pas tout fabriquer. La plupart du temps, dans l'upcycling, on réutilise des objets plus grand pour en faire des objets plus petits. C'est aussi vrai avec les vêtements. Un jean va devenir un short, une veste va devenir un sac à main.
Broderie du logo sur les casquettes
Chez Ankore, les chutes de tissu de nos vestes sont devenues des casquettes. Nous sommes allés chercher ces chutes dans notre atelier de confection en France, puis les avons amenés chez une chapelière de la région Nantaise, à Clisson plus précisément. Là-bas, nous avons pu discuter avec elle de la meilleure manière de réutiliser ce tissu. Est-ce que sa machine allait pouvoir travailler ce tissu très épais ?
Au final, nous sommes très heureux de cette casquette. Elle est fabriquée dans un tissu très solide qui lui donne une tenue exceptionnelle pour un accessoire de ce type. Disponible en bleu et en beige (c'est à dire comme nos vestes 100%, logique quoi), elles ont eu un franc succès dès leur sortie et notre communauté était impressionnée de ce qu'on pouvait faire avec l'upcycling.
Et à vrai dire, même nous on est impressionnés du résultat. C'est sûr, nous allons continuer dans cette voie et trouver de nouvelles pièces à fabriquer en upcycling avec nos chutes de tissu. Affaire à suivre !
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