Comment consommer responsable avec la méthode BISOU ?

La méthode bisou pour mieux consommer

À l'heure où les soldes d'hiver battent leur plein, la surconsommation n'est jamais très loin. Pour essayer de ralentir et aller vers une consommation plus responsable, Marie Duboin et Herveline Giraudeau ont créé l'acronyme BISOU. Dans cet article, on vous explique ce que signifie cet acronyme et pourquoi il est important pour la planète et votre porte-monnaie.

La méthode BISOU, c'est quoi ?

Inventée par Marie Duboin et Herveline Giraudeau dans leur livre " L'abus de consommation responsable rend heureux" (Éditions Eyrolles), BISOU est un acronyme qui permet de se poser 5 questions avant d'acheter quelque chose. Ces 5 questions simples que nous allons développer par la suite, permettraient de savoir si l'on a vraiment besoin de ce que l'on s'apprête à acheter.

En pleine période de soldes d'hiver, se poser ce genre de questions semble opportun. Car la surconsommation, les soldes et toutes les conséquences humaines et environnementales de ce système sont en train de nous exploser au visage de la manière la plus brutale. À ce titre, on vous conseille de regarder le dernier reportage du journaliste Hugo Clément "Sur le front". Ce dernier reportage intitulé "Où finissent nos vêtements ?" est actuellement en replay sur France Télévision (france 5).

À présent, nous allons explorer la méthode bisou et la signification de chacune des 5 lettres qui composent l'acronyme.

B comme Besoin

Ai-je vraiment besoin de cet objet ? C'est la première question que vous devez vous poser avec la méthode BISOU. Il y a souvent une grande différence entre vouloir quelque chose et avoir besoin de quelque chose. Qui n'a jamais acheté un vêtement, un accessoire ou même un gadget électronique qu'il n'a ensuite jamais vraiment utilisé ? Honnêtement c'est déjà arrivé à chacun d'entre nous. Le but n'est pas de blâmer ces comportements, mais plutôt d'essayer de ne pas reproduire certains schémas récurrents. Sans le savoir ou sans en prendre réellement conscience, nous sommes tous soumis à des publicités et autres techniques marketing visant à nous faire consommer toujours plus.

Des armées de psychologues et sociologues sont recrutés par les grandes marques pour trouver la faille et nous inciter à acheter leurs produits, c'est un fait. Mais nous pouvons déjouer ces incitations et arrêter d'être pris pour des pigeons.

Pour aller plus loin, nous pouvons mettre cette première question de la méthode BISOU en lien avec la pyramide des besoins de Maslow.

La pyramide des besoins de Maslow

La pyramide des besoins créée dans les années 40 par le psychologue Abraham Maslow

Cette pyramide hiérarchise les besoins et les motivations des êtres humains. Le socle de la pyramide est constitué des besoins physiologiques, puis viennent les besoins de sécurité, les besoins d'appartenance sociale, les besoins d'estime et enfin l'accomplissement de soi. Derrière chaque motivation ou chaque objet de désir se cache un besoin fondamental.

On peut facilement prendre des exemples pour mieux visualiser. En achetant un vêtement onéreux d'une grande marque ou un iphone dernier cri, est-ce que l'on satisfait un besoin physiologique ou plutôt un besoin d'appartenance sociale ? C'est clairement le besoin d'appartenance sociale qui prévaut, sinon on pourrait acheter un vêtement similaire beaucoup moins onéreux et qui satisferait tout aussi bien le besoin physiologique d'avoir chaud par exemple.

Mais est-ce que le fait d'acheter une veste de marque va vraiment permettre de satisfaire ce besoin de reconnaissance et d'appartenance ? Voire le besoin d'estime, juste au-dessus dans la pyramide de Maslow ?

La société de consommation étant faite pour consommer toujours plus, dés qu'un objet sera acheté, le besoin ira immédiatement ailleurs de sorte que l'on est jamais vraiment satisfait. Et c'est là que le système de la surconsommation est vraiment vicieux.

Exemple : vous venez d'acheter un iphone 28. Vous avez bien tout paramétré et en allant sur votre réseau social préféré, vous voyez une publicité pour une superbe voiture de sport, une paire de basket ou une télé à écran plat. Ça y est vous avez un nouvel objectif d'achat et un nouveau besoin. On caricature évidemment (quoique) mais vous comprenez où l'on veut en venir. L'achat impulsif du téléphone portable n'aura satisfait vos besoins que durant une courte durée. Un besoin en remplaçant un autre immédiatement.

La société de consommation tend à nous faire penser que posséder rend heureux. Si c'est vrai pour certaines choses (avoir de quoi manger, un endroit où vivre, des vêtements et du chauffage pour avoir chaud l'hiver) c'est sans doute faux pour à peu près tout le reste. Est-on plus heureux avec une voiture rutilante et puissante plutôt qu'avec une petite citadine ? Peu probable, on pourrait même penser le contraire une fois à la pompe à essence ou quand vient l'heure de payer l'assurance à 4 chiffres.

Finalement, tous ces objets étaient-ils des besoin ou juste des envies ? C'est cela que questionne la méthode BISOU en premier lieu. En parvenant à se défaire de ces injonctions à l'achat, on élève son esprit au-dessus et on commence à réfléchir autrement. L'avantage, c'est que la planète et votre portefeuille vous disent merci.

I comme Immédiat

Si vous avez répondu non à la question "En ai-je réellement besoin ?" normalement vous n'avez pas besoin d'aller plus loin dans la méthode BISOU.

En revanche, si vous avez répondu oui, alors il faut continuer et passer au I.

Ai-je besoin de cet objet immédiatement ? C'est la seconde question à laquelle vous enjoint de répondre le "I" de la méthode BISOU.

Cette seconde question interroge un des principaux axes de la surconsommation : le sentiment d'urgence. Particulièrement vrai durant les soldes puisque les prix sont réduits "seulement pendant une durée limitée". Pour profiter de la bonne affaire, il faut décider vite. Quitte à acheter une doudoune alors que l'hiver prend fin, ou quitte à acheter un maillot de bain alors qu'il fait zéro dehors et que les vacances d'été sont encore loin et que la mode ne sera peut-être plus la même dans 6 mois.

En s'obligeant à s'interroger sur l'urgence ou plutôt la non-urgence de tel ou tel achat, la méthode BISOU essaye de déconstruire le sentiment d'urgence que les soldes arrivent si bien à nous mettre en tête. Pour notre bien, celui de nos finances et celui de la planète.

S comme Semblable

Si vous avez répondu oui aux deux dernières questions, alors c'est que vous avez besoin immédiatement de ce produit.

Ok mais n'avez-vous pas déjà un objet similaire qui fait déjà très bien le boulot ?

Cette question se révèle particulièrement utile dans un magasin comme ikea par exemple. Avec leur manière de guider les clients dans leur parcours d'achat, il arrive toujours un moment où l'on a envie d'acheter une nouvelle lampe, un nouveau saladier ou même un nouvel épluche légume parce que celui-là, il a quand même l'air de bien mieux éplucher les légumes non ?

C'est surtout vrai avec des petits objets pas très chers. La dépense est quasiment indolore, alors pourquoi se priver ? Et c'est vrai qu'on pourrait réfléchir comme ça mais ça serait oublier deux choses.

Qu'allez-vous faire de l'épluche légume actuel qui faisait très bien son boulot ? Rien du tout dont c'est du gâchis.

Et imaginez si les presque 8 milliards d'habitant de la planète faisaient pareil ? Et bien ça ferait quand même 8 milliards d'épluches légumes fabriqués pour rien. Et autant de ressources naturelles inutilement utilisées pour un objet qu'on possédait déjà.

O comme Origine

Là on rentre dans notre spécialité en tant que marque de vêtement éthique.

Quelle est l'origine de ce produit ? Comment a t'il été fabriqué ? Dans quelles conditions humaines et écologiques ? Selon nous, ça devrait être la première question de la méthode BISOU. Mais ça ne s'appellerait pas méthode BISOU mais méthode OBISU donc ça serait quand même moins facile à retenir.

Pourtant, c'est la question la plus fondamentale puisque c'est le principal problème dans tous les domaines de consommation : alimentaire, électronique et high tech, décoration et évidemment habillement.

Au delà de l'utilité, de l'immédiateté de l'objet, son impact environnemental et humain doit être au centre de nos préoccupations de consommation. Souhaitons-nous continuer à enrichir des entreprises qui profitent de la pauvreté de certaines parties du monde et qui continuent à polluer l'ensemble du globe ? Ou voulons-nous donner notre argent à des entreprises vertueuses qui essaient de proposer un modèle plus sain et juste ?

Comme vous le savez, nous votons avant tout avec notre portefeuille. Si nous voulons que le monde change, nous devons faire des choix en accord avec nos valeurs et consommer comme tel. C'est la seule solution pour que ça change dans le bon sens.

U comme Utile

C'est la dernière question de la méthode BISOU. Ai-je vraiment besoin de cet objet que je compte acheter ?

Ai-je besoin de cette nouvelle lampe, de ce nouveau pantalon, de ce nouvel épluche légume (promis on a rien contre les épluches légumes) ?

Et surtout, en ai-je réellement besoin ? Si ce n'est qu'un besoin temporaire et de courte durée, la meilleure solution serait peut-être de louer ou d'emprunter. Nous pensons ici aux outils de bricolage qu'on achète pour des travaux en particulier et qui une fois terminé, finissent dans la remise et ne sont jamais réutilisé. Ou ne fonctionnent plus quand on en a enfin besoin à nouveau (la fameuse obsolescence programmée de l'électronique).

Aujourd'hui, il existe plein d'alternative à l'achat de matériel neuf. Location, prêt entre particuliers, ou au moins achat d'occasion avec les sites comme Backmarket par exemple, ces alternatives permettent également de réaliser de belles économies.

En plus d'être relative, l'utilité d'un produit n'est pas toujours une chose qui vient à l'esprit quand on est engagé dans l'acte d'achat. L'état d'esprit dans lequel vous étiez au moment où vous avez effectué l'achat ne dure pas forcément. Une fois rentré chez soi, combien d'entre nous se sont déjà dit "mais pourquoi j'ai acheté ça ?". Si ce n'est pas immédiatement, souvent c'est le lendemain. Finalement, vous avez déjà le même genre de veste, le même genre de tableau ou le même genre de meuble chez vous. Mais au moment de l'acheter, vous n'y aviez pas forcément pensé.

Notre avis sur la méthode BISOU chez Ankore

Vous l'aurez compris, nous sommes absolument pour cette méthode BISOU. Elle permet de s'interroger sur nos modes de consommation, sur nos habitudes et sur les axes d'améliorations pour consommer moins mais mieux.

Ça peut paraître contradictoire, mais nous sommes une marque de vêtements qui essayons à notre niveau de lutter contre la surconsommation. Nous préférons que vous achetiez une ou deux belles chemises qui vont vous durer longtemps plutôt que 10 chemises bas de gamme ou fabriquées dans des conditions déplorables. C'est aussi vrai pour des accessoires comme les bonnets par exemple. Nous avons l'habitude d'imager ces valeurs avec cette image :

La méthode bisou selon la marque de vêtement éthique Ankore

 10 t-shirt de la fast fashion VS 4 t-shirt Ankore

Pour nous aider dans cette consommation plus responsable et raisonnable, de nombreuses applications et de nombreuses marques s'investissent car c'est en unissant nos forces que nous arriveront à nous faire entendre. En attendant que cette manière de consommer devienne la règle, on vous fait des BISOU.


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